Nous mentirait-on?

Nous mentirait-on?

PAPERCLIP/OVERCAST

L'opération Paperclip

D'abord nommée "Overcast", c'est en février 1945 que le traité de l'opération est signé afin de préparer l'après-guerre, mais dans une violation flagrante et précoce des accords de Yalta. Ce traité, conclu par les chefs d'état anglais, américain et russe, est entre aures mené par la section T-2 pour identifier et mettre la main sur les scientifiques et ingénieurs nazis ayant travaillé sur les programmes aéronautiques du Reich, notamment les fusées : l'usine allemande des V-2 de Dora-Mittlebau est placée sous contrôle russe. Pourtant, les services secrets américains décident de faire main basse sur tout ce qui peut être pris dans l'usine.

 

Le 2 mai, peu après la nomination de Harry Truman comme président des Etats-Unis suite à la mort de Roosevelt, Wernher Von Braun et son équipe sont récupérés du site de Dora-Mittlebau par les alliés.

 

Le 31 mai, le dernier convoi de camions du colonel Holger Toftoy quitte le site de Dora-Mittlebau, quelques heures à peine avant l'arrivée des troupes soviétiques. Les éléments saisis sont d'abord acheminés à Anvers, puis transportés par bateau jusqu'à la Nouvelle-Orléans, pour finir leur transit secret au sein de l'arsenal Redstone dans l'Etat de l'Alabama.

 

Pour calmer la colère des soviétiques, les américains promettent de rendre ce qu'ils ont pris mais envoient en lieu et place un chargement de pièces de tracteur défectueuses. Si l'immédiate issue de la 2nde guerre mondiale a donné le sentiment d'une relative entente entre russes et américains, cette opération coup de poing est l'un des nombreux incidents qui vont alimenter de manière souterraine le terreau d'une terrible guerre froide.

 

Au total, près de 2000 nazis sont convertis (à l'aide de méthodes de contrôle programmé de l'esprit selon certains). Parmi eux, Von Braun et ses collègues qui vont être amenés à lancer dans le désert du Nouveau-Mexique des V-2 récupérés par les troupes américaines.

 

En septembre, 1946, convaincu que les scientifiques allemands pourraient aider aux efforts d'après-guerre américains, le président Truman donne son accord pour autoriser le "Projet Paperclip" ("Trombone", intitulé ainsi parce que les dossiers scientifiques étaient attaqués avec à trombone aux dossiers d'immigration de ces scientifiques), un programme pour sélectionner des scientifiques allemands pour travailler pour le compte des Etats-Unis durant la "guerre froide". Cependant, Truman exclut expressemment toute personne ayant été membre du parti Nazi et plus qu'un participant nominal dans ses activités, ou un supporter actif du nazisme ou du militarisme.

 

Le département G-2 est responsable de la dissimulation, du secret et de la sécurité de l'opération Paperclip. Il se doit de surveiller l'activité de toute personne pouvant représenter un risque pour le projet.

 

Le JIOA mène des enquêtes de fond sur les scientifiques à récupérer dans le cadre du projet Paperclip. En février 1947, Bosquet Wev, directeur du JIOA soumet pour examen le première groupe de dossiers de de scientifiques aux Département d'Etat et de la Justice.

 

Les dossiers sont accablant. Samauel Klaus, le représentant du Département d'Etat au comité du JIOA, indique que tous les scientifiques du premier lot étaient des "nazis férus". Leurs demandes de visa sont refusées. Wev est furieux au JIOA. Il rédige un memo d'avertissement indiquant que les meilleurs intérêts des Etats-Unis ont été subjugués aux efforts consacrés à "battre un cheval nazi mort". Il déclare également que le retour de ces scientifiques en Allemagne, où ils pourraient être exploités par les ennemis de l'Amérique, représente une menace de sécurité bien plus grande pour ce pays que tout affiliation à l'ancien nazi qu'ils aient pu être ou même toute sympathies nazies qu'ils aient pu avoir.

 

Lorsque le JIOA fut formé pour enquêter sur le fond et la forme des dossiers des nazis, le chef du renseignement nazi Reinhard Gehlen rencontre Allen Dulles, directeur de la CIA. Dulles et Gehlen hit it off immediatly. Gehlen était un maître espion pour les nazis et avait infiltré la Russie avec son vaste réseau de renseignement nazi. Dulles promet à Gehlen que son unité de renseignement est protégée au sein de la CIA.

 

Apparemment, Wev décide de contourner le problème. Dulles fait réécrire les dossiers des scientifiques afin d'éliminer tout élément incriminant. Comme promis, Dulles livre l'unité de renseignement nazie à la CIA, qui débouchera par la suite sur de nombreux projets masquant la prolongation de recherches folles nazies (MK-Ultra/Artichoke, Opération Midnight Climax)

 

 

Le Renseignement Militaire "nettoie" les dossiers des références nazies. Un bon exemple de la modification de ces dossiers est le cas de Wernher von Braun. Un rapport du 18 septembre 1947 sur le scientifique allemand des fusées indique Le sujet est perçu comme une menace potentielle pour la sécurité par le Gouverneur Militaire. En février suivant, une nouvelle évaluation de sécurité de Von Braun indique Aucune information dérogatoire n'est disponible sur le sujet... L'opinion du Gouvernement Militaire est qu'il ne devrait pas constituer de menace pour la sécurité des Etats-Unis.

 

 

 

L'opération Paperclip aboutit à la naturalisation d'un premier groupe de plus de 50 scientifiques allemands le 11 novembre 1954 à Birmingham (Alabama). En 1955, c'est plus de 760 scientifiques allemands qui ont obtenu la citoyenneté américaine et des postes proéminents dans la communauté scientifique américaine. Nombre d'entre eux ont longtemps été membres du parti nazi et de la Gestapo, ont mené des expériences sur des humains dans des camps de concentration, ont exploité le travail d'esclaves, et commis d'autres crimes de guerre.

 

 

 

Dans un exposé de 1985 dans le Bulletin des Scientifiques Atomistes, Linda Hunt déclare avoir examiné plus de 130 rapports sur des sujets liés au Projet Paperclip -- et chacun d'entre eux a été modifié pour éliminer la classification de menace pour la sécurité. Truman, qui avait explicitement ordonné de ne pas admettre des nazis dans le cadre du Projet Paperclip, n'a apparemment jamais été averti de la violation de cette directive. Les archives du Département d'Etat et les mémoires d'officiels de l'époque confirment cela. En fait, d'après le livre "Opération Paperclip" de Clare Lasby, les officiels du projet couvrèrent leurs plans d'un tel secret qu'ils abusèrent leur propre président; à Potsdam il refuta leurs activités et augmenta indubitablement la suspicion et le manque de confiance envers les Russes, alimentant ainsi probablement encore plus la Guerre Froide.

 

 

 

Le projet est stoppé en 1957, lorsque l'Allemagne de l'Ouest proteste auprès des Etats-Unis qui la dépouillent de ses compétences scientifiques.

 

L'opération Paperclip sera déclassifiée en 1973

 

Paperclip (originellement appelée « Opération Overcast » (source sitynet)

 


"L’opération Paperclip (originellement appelée « Opération Overcast ») fut menée à la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'état-major de l'armée des États-Unis afin d'exfiltrer et de recruter près de 1 500 scientifiques allemands issus du complexe militaro-industriel allemand pour lutter contre l'URSS et récupérer les armes secrètes du Troisième Reich. Ces scientifiques effectuèrent des recherches dans divers domaines, notamment sur les armes chimiques (Zyklon B), sur l'usage des psychotropesnote, sur la conquête spatiale, sur les missiles balistiques et sur les armes à longue portée (bombes volantes V1 et V2).

 

Loin de les affecter à des postes subalternes, le Département de la Défense des États-Unis leur confia la direction de ses programmes de recherches. Ils furent affectés aux bases de White Sands, dans le Nouveau-Mexique, et à Fort Bliss, au Texas. Grâce en partie à l'aide de ces scientifiques, l'avancée technologique des États-Unis fut considérable pendant la guerre froide.

Elle est arrêtée en 1957, lorsque l'Allemagne de l'Ouest proteste auprès du gouvernement des États-Unis qui la dépouille de ses compétences scientifiques. L'opération Paperclip sera rendue publique en 1973."

 

Source

 

Joint Intelligence Objectives Agency

La Joint Intelligence Objectives Agency (JIOA) fut un organe du département de la Guerre américain, créé en 1946 pour récupérer des scientifiques allemands afin qu'ils travaillent pour le compte des États-Unis dans leur lutte contre l'Union soviétique, programme connu sous le nom d'opération Paperclip.

 

Après l'entrée en guerre des États-Unis, un camp d'internement est créé en 1942 à Fort Hunt, près d'Alexandria (Virginie), pour interroger les prisonniers de guerre allemands ayant des connaissances techniques et scientifiques sur le complexe militaro-industriel allemand et ses systèmes d'armes perfectionnés. Des officiers de U-Boot, de l'Afrika Korps ainsi que des scientifiques capturés sont ainsi interrogés.

La propagande virulente du docteur Goebbels concernant les armes secrètes allemandes au dernier tournant de la guerre avait marqué les esprits.

 

Près de 3 400 détenus sont ainsi passés par Fort Hunt entre 1942 et 1946 ; 600 interrogateurs avaient pour mission de leur soutirer des informations, en particulier sur les avancées techniques du Reich.

 

En septembre 1946, le président Harry S. Truman donne son accord pour l'exécution de l'opération Paperclip, programme visant à récupérer des scientifiques allemands afin qu'ils travaillent pour le compte des États-Unis dans leur lutte contre l'Union soviétique. Officiellement, Truman exclut expressément toute personne ayant été membre du NSDAP et ayant été plus qu'un participant nominal dans ses activités [réf. nécessaire]. En fait, de nombreux anciens nazis, dont des criminels de guerre, seront ainsi récupérés.

 

La Joint Intelligence Objectives Agency mène des enquêtes de fond sur les scientifiques à récupérer dans le cadre de l'opération Paperclip. En février 1947, le directeur de la JIOA Bosquet Wev examine les premiers dossiers aux département d'État et de la Justice. Samauel Klaus, le représentant du Département d'État au comité du JIOA, indique que tous les scientifiques du premier lot de dossiers étaient de « fervents nazis ». Leurs demandes de visa sont refusées.

 

Bosquet Wev rédige un mémo d'avertissement affirmant que les intérêts des États-Unis seraient passés derrière les efforts consacrés à « battre un cheval nazi mort ». Il déclare également que le retour de ces scientifiques en Allemagne, où ils pourraient alors être enrôlés par le bloc de l'Est, représenterait une « menace à la sécurité nationale » bien plus grande que tout affiliation des États-Unis avec d'anciens nazis ou sympathisants du national-socialisme.

 

Lorsque la JIOA fut formée pour enquêter sur le fond et la forme des dossiers des scientifiques nazis, le chef du renseignement allemand sur le front de l'Est Reinhard Gehlen rencontra Allen Dulles, directeur de la CIA. Gehlen a été un maître espion pour le Troisième Reich, célèbre pour avoir infiltré l'Union soviétique avec son vaste réseau de renseignement nazi. Dulles promis à Gehlen de protéger son unité de renseignement au sein de la CIA.

 

Bosquet Wev décida de contourner le problème. Dulles fit falsifier les dossiers des scientifiques afin d'éliminer tout élément incriminant. Comme promis, Dulles livra l'unité de renseignement nazie à la CIA, qui se livra par la suite à de nombreuses procédures de dissimulation de recherches scientifiques nazies ( MK-Ultra / (en) Artichoke, (en) Chatter, tous deux prédecesseurs du projet MKNAOMI, (en) MK-DELTA et l'opération Midnight Climax).

 

Les champs d'investigation de ces projets secrets étaient le lavage de cerveau, la manipulation mentale et la sujétion par substances chimiques et drogues de synthèse.

 

Le Renseignement militaire expurgea les dossiers des références nazies. En 1955, plus de 760 scientifiques allemands obtinrent la citoyenneté américaine et des postes éminents dans la communauté scientifique américaine. Nombre d'entre eux avaient été membres du NSDAP et de la Gestapo, ils avaient alors mené des expériences sur des humains dans des camps de concentration, exploité le travail d'esclaves, et commis divers autres crimes de guerre.

 

Opération Paperclip : Les nazis au-dessus de la loi (source:com4news)

 


 

Septembre 1939, l’invasion de la Pologne par l’Allemagne déclanche la seconde guerre mondiale. Dans son désir de conquérir le monde, qui n’a d’égal que sa soif d’extermination des "races inférieures", Adolf Hitler fait appel aux plus grands scientifiques de l’Allemagne nazie, certains étant d’illustres prix Nobel, pour l’aider à réaliser son funeste projet. Rassemblés au centre Kummersdorf-West, au Kaiser Wilhelm Institut et dans les laboratoires de la Wehrmacht, une extraordinaire équipe de chercheurs travaille depuis plusieurs années à mettre au point la technologie qui doit assurer au Reich sa victoire.

Six ans plus tard, au lendemain de la défaite des nazis, le Procès de Nuremberg sera intenté contre les "principaux responsables". En même temps, le Département de la Défense des États-unis, à l’insu du Président Roosevelt et du peuple américain, s’affaire à recruter près de 1500 scientifiques allemands. Effaçant leurs dossiers criminels; leur évitant ainsi d’avoir à répondre de leurs crimes devant la justice. Ils seront clandestinement intégrés à des postes de recherche pour le compte des USA. L’opération visant à exfiltrer ces scientifiques portait le nom d’Opération Paperclip…

 

 

 

Après une série d’interrogatoires menés sur des détenus de Fort Hunt, en Virginie, l’État-major américain en vient à la conclusion, en 1946, que le savoir nazi ne doit en aucun cas tomber entre les mains des Soviétiques. En septembre de la même année, le président Truman accepte que la JIOA (une filière du département de la guerre) ne recrute pas plus qu’un participant nominal des activités du Parti nazi (NSDAP), ou qu’un supporter actif du nazisme ou du militarisme. En dépit des rapports accablants révélés par Samuel Klaus, du comité d’étude des dossiers, arguant que tous les scientifiques du «premier lot de dossiers sont de fervents nazis », Bosquet Wev, le directeur de la JIOA insiste. Il ira jusqu’à défendre la nécessité de protéger ces criminels, de crainte qu’ils ne soient enrôlés par le bloc de l’Est. Jugeant qu’il s’agirait alors d’une « menace à la sécurité nationale», plus dangereuse que n’importe quelle sympathie que l’Amérique pourrait entretenir avec les anciens nazis. Avec l’aide de Allen Dulles, directeur de la CIA, Wev falsifie les dossiers de 760 scientifiques ayant été membre du parti NSDAP ou de la Gestapo. Toute mention ou allusion nazie est supprimée des documents, permettant ainsi aux candidats d’obtenir la citoyenneté américaine, de même que d’importants postes au sein de la communauté scientifique. Les bases de White Sands, dans le Nouveau-Mexique, et de Fort Bliss, au Texas, accueillirent les nouveaux venus.

 

 

 

Le cas Wernher von Braun

Considéré comme le père de l’astronautique, Wernher von Braun est indiscutablement l’un des cerveaux du génie allemand durant les années 30. D’abord responsable du centre de Kummersdorf-West, en 1932, il intègre le parti nazi en 1937, avant d’être promu au rang de SS. Ses travaux se concentrent sur la fabrication de moteurs-fusées, dont le modèle V2 sera utilisé pour bombarder l’Angleterre et les Pays-Bas, entre 1944 et 1945. C’est au camp de concentration de Dora-Mittelbau que se trouve les fameuses usines où sont construites les V2. Parmi les 60 000 prisonniers y séjournant, 10 000 y perdront la vie, dans des conditions de travailvonbraun_kennedy.jpg inhumaines. Bien que  von Braun n’eu jamais admis sa connaissance des crimes perpétrés à Dora, Albert van Dijk, survivant du camp, qualifia d’invraisemblable cette soi-disante "ignorance". Quoiqu’il en soit, l’Opération Paperclip permet à von Braun et à sa famille de passer à l’Ouest, en 1945. Ses connaissances en balistique le hissent au poste de directeur technique du Redstone Arsenal, en Alabama, après un séjour au Texas. Là, il mettra au point le premier missile guidé de l’armée américaine : le Redstone, en 1950. Huit ans plus tard, lorsque la National Advisory Committee for Aeronautics devient la NASA, Wernher von Braun est nommé directeur du Centre de vol spatial Marshall. Son missile Redstone sera alors converti en une fusée géante; la Saturn V, ouvrant ainsi la porte à la conquête spatiale américaine. Le succès de la mission Apollo 11, envoyant un homme sur la lune le 21 juillet 1969, est en grande partie attribué aux innovations apportées par von Braun. Ce qui lui vaudra d’être promu au titre d’administrateur adjoint de la NASA, l’année suivante… 

 

Le cas Reinhard Gehlen

Officier du IIIe Reich, le général Reinhard Gehlen assuma le rôle de chef des armées étrangères de l’Est de 1943 à 1945. Certaines sources laissent entendre que Gehlen aurait participé à la tentative d’assassinat d’Adolf Hitler, par des conspirateurs nazis, durant l’hiver 1942. Toutefois dans ses mémoires, bien que ne niant pas avoir été approché par le colonel Tresckow et ses complices, Gehlen affirme avoir joué un rôle négligeable dans les plans fomentés par les comploteurs. Ce qui lui permis d’ailleurs d’être gracié par le Führer, contrairement au général Hellmuth Stieff, qui paya de sa vie son implication dans l’attentat. En mai 1945, après leur reddition aux forces américaines, Gehlen et ses officiers transmettent un rapport à l’OSS, faisant état des informations qu’ils détiennent sur l’Union Soviétique. Cette aide apportée aux Américains contre les Soviétiques, en pleine guerre froide,  leur vaudra une libération en tant que prisonniers de guerre, en juillet 1946. Le rôle de Gehlen et de ses agents secrets prend alors une tout autre tournure, tandis que l’organisation Gehlen, dont ils sont instigateurs, vise à espionner les activités des communistes en Europe de l’Est. Leur étroite collaboration avec la CIA se poursuivra jusque dans les années 50. Puis en 1956, l’Allemagne de l’ouest s’étant dotée d’un Service fédéral de renseignement (BND); Reinhard Gehlen en devient le premier directeur.

 

  

 

Le cas Kurt Blome   

Directeur de l’école de médecine d'Alt-Rehse et nazi haut gradé; Blome entre au conseil de recherche en oncologie du Reich en 1941, où il travailla jusqu’en mai 1945, lors de son arrestation par les Alliés. Dans les faits, Blome n’aurait jamais été affecté à l’étude sur le cancer, mais plutôt à des recherches beaucoup plus macabres. Comme le laisse entendre, du moins, une lettre envoyée par des experts anglo-américains à l’équipe de l’Opération Alsos. Dans le document, on peut lire : «En 1943, les recherches de Bloom se concentraient sur la guerre bactériologique, bien qu’officiellement il fut affecté aux recherches sur le cancer, ce qui n’était en fait qu’un camouflage. D’autre part, Blome a servi le Reich à titre de sous-ministre de la Santé». Tout au long de la guerre, les médecins nazis procédèrent à diverses expériences, notamment menées  dans le camp de concentration de Dachau. Celles-ci, visant à tester la résistance du corps humain aux situations extrêmes, consistaient entre autre à plonger un prisonnier dans un bassin d’eau glacée, le forcer à boire un maximum d’eau de mer ou l’emprisonner dans une chambre à basse pression (comme on retrouve en haute atmosphère). Les résultats de ces tests permettaient ensuite à l’armée nazieau_blome.jpgallemande de mettre au point des équipementsplus performants pour les soldats sur terre, dans la mer ou dans les airs. L’intérêt des USA pour Kurt Blome naquît du fait que ce dernier admis, lors d’un interrogatoire, avoir testé des vaccins contre la peste sur des prisonniers de camps de concentration. Acquitté en 1947, lors du procès de Nuremberg pour «extermination et expériences conduites sur des êtres humains»; il rejoint à peine deux mois plus tard, dans le cadre de l’Opération Paperclip, la US Army Chemical Corps. Il y sera mandaté d’élaborer des armes chimiques et biologiques de destruction massive.

 

Le procès de Nuremberg, probablement la première démonstration d’un reality show, a beaucoup fait jaser et couler d’encre, mais n’a pas réglé grand-chose. Car en coulisses, Américains, Soviétiques, Britanniques, etc se partageaient comme des charognards sur une carcasse, les restes du pire cauchemar du vingtième siècle. Un Reich, dont plusieurs jalousaient la superbe, à présent en décrépitude. Il fallait pourtant trouver des responsables… Les exécutants ont donc été punis, pour nous donner bonne conscience. Pendant que l’intelligentsia cachée au fond du désert, poursuivait son œuvre, d’abord entreprise pour le Führer et qui se parachevait, outre-Atlantique, au profit de nouveaux tristes sires.

 

 

 

En 1998, 53 ans après la guerre, le Congrès américain vote le Nazi War Disclosure Act, dans l’intention d’interdire dorénavant la protection des dossiers de criminels nazis, par le gouvernement. Toutefois, la plupart des articles de cette loi, sont en fait des dérogations à cette dernière. En outre, le NWDA soulève nombre de questions. Pourquoi avoir fait une loi seulement sur les nazis et pas concernant tous les criminels de guerres, potentiellement exfiltrables en raison de leurs connaissances ou de leur savoir faire ? Et bien entendu, l’incontournable question : Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Peut-être afin de laisser le temps emporter avec lui les secrets du passé et son cortège de criminels…   

 

  




15/04/2012

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