Nous mentirait-on?

Nous mentirait-on?

ELEVAGES ET MANIPULATION

 

La Nouriture et les Animaux de l'Industrie

 


 

Aujourd’hui à 80 % de notre alimentation, soit la part de l’industrie agroalimentaire dans nos dépenses de table. Et elle d’autant plus toxique qu’elle ne nous rend pas que gros.

Car cette alimentation, surchargée en gras, sel et sucre, tous facteurs d’obésité, est aussi un vecteur essentiel dans le développement de certains cancers et des maladies cardio-vasculaires et cérébrales, l’obésité n’étant que la face visible de l’iceberg.

La valeur nutritionnelle d’un fruit ou d’un légume, ce sont les vitamines, minéraux et autres éléments essentiels qu’ils contiennent. Or, est en baisse.

Concrètement, cela veut dire que si vous voulez consommer la même quantité de vitamine C contenue dans une orange cultivée en 1960, vous devez aujourd’hui en manger six! Aucun produit n’est épargné par cet appauvrissement directement lié au mode de culture intensif. La viande est devenue plus grasse et moins riche. Les produits laitiers, plus gras aussi, ont vu leur taux de calcium chuter. Tout décroît, sauf un élément : l’eau.

William Reymond est l’auteur des deux tomes “Toxic” qui nous montre comment la nourriture industrielle est toxique pour l’organisme, et toutes les “cachotteries” de cette industrie. Selon lui, 70 % des cancers seraient d’origine alimentaire.

 L’industrie agroalimentaire (dont le chiffre d’affaires est en France de 163 milliards d’euros, deux fois plus que le secteur automobile !) s’inspire de ces méthodes pour camoufler sa responsabilité dans l’énorme crise sanitaire en cours, qui dépasse largement le cadre de la prise de poids.

Notre alimentation crée le diabète de type 2, qui touchait jadis les vieillards et frappe aujourd’hui des enfants

. Certains cancers comme ceux du colon, de la prostate, du sein (y compris chez l’homme) sont partiellement liés à notre mode alimentaire.

 Nous le savons d’autant mieux que les pays qui ne s’alimentent pas comme nous, ne sont pas confrontés à ces maladies. On a pu l’observer en Chine. Les zones rurales, pas concernées par notre modèle alimentaire, ne sont pas affectées. Pas les régions qui ont adopté notre régime alimentaire.

En 1976, un jeune chercheur, Anthony Sclafani, a laissé tomber par inadvertance une poignée de Fruit Loops, une céréale fortement sucrée, dans la cage d’un rat de laboratoire. L’animal (dont la structure ADN est très proche de la nôtre) s’est précipité dessus, sans s’assurer si les lieux étaient sûrs, ce que les rats font communément, étant une espèce très prudente. Sclafani a répété cette expérience avec toutes sortes de nourriture industrielle. Le résultat fut le même. Ignorant les risques, les rats se précipitaient. Pire : alors que le poids de ces rongeurs s’autorégule, les rats de Sclafani devenaient obèses.

C’est que l’alimentation industrielle « neutralise » les mises en garde de notre cerveau, entraînant une surconsommation et donc une prise de poids malgré nous.

 Notre ADN a une faiblesse pour le gras et le sucré. C’est directement lié à l’évolution de l’espèce humaine et à notre instinct de survie.

 Les industriels investissent des centaines de millions de dollars en recherche pour concevoir des produits auxquels nous ne pourrons pas résister. Cela va du neuromarketing (des publicités qui s’adressent directement à notre pulsion d’achat) à la stimulation de ressorts biologiques.

 

PESTICIDES CANCERIGENES

La Croix publiait un article relatant l'épopée argentine d'un soja transgénique résistant au produit Roundup de la firme MOSANTO provoquant des cancers des intestins, tumeurs au cerveau, leucémies, etc. Evidement, les animaux issus de l'élevage mangent des aliments contaminés. Des cas de contamination de produits boulangers et de céréales par du lin OGM illégal sont signalés dans de nombreux pays européens. Jusqu’à présent, la France était épargnée par cette contamination par du lin OGM mais ce n’est plus le cas aujourd’hui selon Greenpeace.

 

En Nouvelle-Zélande 1820 moutons morts empoisonnés en broutant sur la terre où a été moissonné du coton génétiquement modifié. Même les vêtements en coton génétiquement modifié peuvent causer de terribles réactions de la peau. Les dernières études sur l'agriculture du coton génétiquement modifié (GM) ont soulevé des inquiétudes graves concernant la sûreté du coton GM qui est couramment employé dans la nourriture aussi bien que dans l'habillement. Les dangers des OGM dans la chaîne alimentaire et l'environnement deviennent évidents.

 

LES POULES PONDEUSES

À l'origine, le terme "élevage en batterie" n'était utilisé que pour les poules, réparties dans des batteries de cages, mises les unes à côté des autres et empilées sur plusieurs rangées.

C'est l'archétype du "hors-sol", système productiviste niant l'existence de l'animal en tant qu'être sensible, sacrifiant à la seule rentabilité économique, la santé publique.

Les mâles, inutiles, car ne pondant pas, sont sacrifiés à la suite d'un rapide tri visuel des mâles et femelles (le sexage).

Les mâles sont voués, soit par tapis roulant, à la broyeuse, soit par sacs en plastique, à la lente asphyxie sous le poids les uns des autres. Les poules sont entassées jusqu'à l’âge de pondre. Puis à 1 an, elles sont transférées en batterie où elles passeront 72 semaines, avant l'abattoir.

 

Dans les immenses hangars clos de cages hors-sol et hors saisons, un éclairage artificiel et robotisé produit des cycles de lumière optimisés et des jours de 24h afin d’accélérer la ponte.

Tout est automatisé: 2 tapis roulants évacuent chacun les fientes (ou alors par racleurs automatiques), et les oeufs et un 3ème apporte la nourriture.

L’animal n'a aucun contact avec les humains, il est d’ailleurs improductif d'approcher du fond du hangar au risque de déclencher de vastes mouvements de panique chez ces animaux totalement perturbés. Cela occasionne des blessures graves et accroît encore la mortalité.

Beaucoup de poules meurent et sont déchiquetées par leurs congénères.

Il faut que les oeufs ne cassent pas d'où l'extrême finesse des grillages sur lesquels reposent les pattes. Le grillage étant en pente pour laisser rouler les oeufs vers l'extérieur, les poules doivent constamment bloquer leurs pattes.

 En dehors des maladies, les pattes sont la principale source de souffrance physique et les treillis métalliques fins et insalubres engendrent fissures, lésions diverses et hyperkératose.

Pour une rentabilité maximale, il faut faire tenir le maximum d'oiseaux dans le minimum d'espace.

La taille d'une cage (46x51cm) pour 5 poules étant bien insuffisante pour l’envergure moyenne d'une poule (75cm), il en résulte une perte du plumage quasi totale (sauf cou et tête), usé par frottement contre les barreaux et les congénères.

Même en vertical, les mouvements de tête sont limités par la hauteur moyenne de 35/40 cm.

 

Si les mouvements d'ailes sont presque impossibles, il est inenvisageable de marcher, avancer ou reculer. Parfois des poules restent bloquées dans un coin, près de la nourriture, et leurs ongles continuant à pousser sans pouvoir s'user sur un sol normal, se referment autour du grillage.

Prisonnières, leurs pattes seront arrachées lors du ramassage pour l'abattoir.

Le stress et l’ennui provoque nombre d’agressions: un croupion mis à nu d’une voisine se voit picoré jusqu’au sang, par une autre, vite imitée par toutes.

Cela ne se produirait jamais en nature.

Pour résoudre le problème, les aviculteurs industriels pratiquent le débecquage. On coupe une partie du bec avec une lame chauffante censée le cautériser. Mais la température n'est pas toujours bonne. Parfois les becs sont arrachés lors de l’opération.

La douleur (le bec est un organe sensible plus proche de la dent que de l'ongle) est souvent traumatique et il n’est pas rare de constater que l'oiseau boit moins, se lisse moins les plumes et éprouve des difficultés à se nourrir.

 

Autre stress, l'absence d'activités naturelles : pas de bain de poussière, ni de constuction de nid.

 Sans espace, ni matériau, une frustration s’installe et exacerbe l'agressivité et la folie. Une nourriture uniforme et industrielle (cadavres d'animaux, produits chimiques et médicaments préventifs, antibiotiques et anti-dépresseurs), arrive automatiquement, réduite au minimum (le poste nourriture represente 65% du prix de revient).

Ainsi, le rationnement peut atteindre 70% de la quantité normale de nourriture et d’eau. De l’aveu même des aviculteurs, ces conditions génèrent stress et malformations (les muscles des pattes grossissent plus vite que le squelette).

 

Plus encore que pour des volailles de chair, élevées au sol, l'aération est importante dans un hangar de dizaines de milliers de poules en batterie, les unes sur les autres. Mais lorsque la ventilation, pas toujours suffisante, tombe en panne, les conséquences sont parfois graves : en France, durant l'été 1994, un million de poules ont succombé.

 Outre le bruit, permanent (dizaines de milliers de caquètements), l’odeur est pestilentielle, car quel que soit le mode d'évacuation des fientes, il n'est pas rare que des déjections restent collées au grillage avec des fragments de plumes - d'où maladies respiratoires, blessures et infections des pattes.

 Bien sûr, le système des cages en batterie interdit le nettoyage complet durant les 72 semaines de la vie de la poule.

 

Les médicaments n'empêchent pas les poules de souffrir potentiellement d'une vingtaine de maladies qui les affectent directement ou nuisent à leur ponte.

Les troubles digestifs et respiratoires sont les plus fréquents, et la mortalité est d'au moins 7%.

 

Si pondre est une activité naturelle, le rythme est ici contre nature : 265 oeufs l‘an par poule en batterie, contre 170 ailleurs, et une douzaine pour les espèces sauvages.

Les pondeuses sortent des cages épuisées, très amaigries, frustrées de leur maternité car elles n’ont jamais de poussins.

Les oeufs fécondés sont placés en couvoirs industriels. En conditions naturelles, les poulets restent avec leur mère jusqu’à 8 semaines. Les scientifiques ont remarqué que systématiquement l'oiseau se retient de pondre jusqu’à une demi-heure à chaque oeuf, motivée par la peur des autres poules et l'impossibilité de protéger sa progéniture.

Le ramassage brutal, de nuit, opéré par des équipes spécialisées doit aller très vite.

Sans exercice pendant leur captivité, les pondeuses n'ont que peu de muscles efficaces et des os friables, d’où à l’arrivée à l’abattoir, 30% ont déboîtements d'ailes, fractures, luxations et blessures.

Comme pour la plupart des volailles, l'oiseau pendu par les pattes est abaissé automatiquement dans un bain d'eau électrifiée qui l'étourdit. Ensuite la machine en continu avance vers les couteaux pour l'égorgement, puis plumage, bain bouillant, éviscération...

Comme souvent, l'électronarcose est imparfaitement réussie, d'où des oiseaux encore conscients lorsque les lames, réglées sur une hauteur moyenne, tranchent le cou, ou la tête ou le corps.

Le tout en 6 minutes sous les yeux des poules en attentes.

Les carcasses en pitoyable état ne sont pas présentables pour la consommation. Les morceaux de viande récupérables deviennent donc des bouillons cubes "à la poule", poulet vermicelle, remplissages de raviolis, saucisses de volailles, hot dogs ou des "sous-produits animaux".

 

On a noté une augmentation des salmonelloses, intoxications alimentaires graves dues à des problèmes sanitaires, dans la production des oeufs notamment. Le Monde (8/3/97) annonçait que 4 antibiotiques anti- salmonellose n'avaient plus d'effet sur l'homme.

A fins de prévention des maladies et comme facteur de croissance, de trop grandes quantités ont été administrées aux animaux dans les élevages et absorbées ensuite par les consommateurs dans la viande et les oeufs. L'ingestion répétées de ces doses infimes a rendu pour l’homme, le médicament inefficace et parfois cancérigène.

 

LES ELEVAGES DE VOLAILLES 

 

Une étude (réalisée en 2008), dont les résultats viennent d'être publiés, montre que, dans 22 pays européens (dont la France) sur 28, les poulets sortant de l'abattoir sont contaminés par une bactérie, soit Campylobacter soit Salmonella.

La moyenne est élevée : les trois quarts des poulets seraient touchés ! Ces micro-organismes seraient à l’origine des deux principales zoonoses imputables à des sources alimentaires : la campylobacteriose et la salmonellose, ainsi que de nombreux épisodes de gastro-entérite.

 

La contamination est également croisée et les bactéries passent du poulet cru à un autre aliment! Autrement dit, c'est après l'achat du poulet cru que la contamination a souvent lieu, quand le corps de l'animal touche un autre aliment. Les poulets se contaminent donc de leur vivant dans les élevages mais aussi post-mortem, à l'abattoir, au moment de l'éviscération, mais aussi dans le sac à provisions, dans le réfrigérateur ou au moment de la préparation.

 

Afin de minimiser les risques, il faut éviter le contact de la volaille crue avec d’autres aliments au moment des achats et dans le réfrigérateur, se laver les mains et toute surface ou ustensile ayant été en contact avec la volaille, jeter ou cuire les marinades ayant été en contact avec le poulet cru et assurer une cuisson suffisante (plus de 65°C à cœur) des viandes de volailles.

 

Dans plusieurs pays, après l'abattage les poulets sont désinfectés par un bain dans une solution à base de chlore. Cette pratique révulse les pays du sud de l'Europe, dont la France, mais certains pays du nord pourraient s'y rallier au motif qu'elle garantit une plus grande sécurité aux consommateurs. L'utilisation de bains chimiques pour désinfecter les poulets est en fait déjà autorisée par la réglementation européenne, mais sa mise en application est bloquée en comité vétérinaire où les Etats individuels ont leur mot à dire.

 

LE LAIT LA VACHE ET LE VEAU 

 

Pour fournir au marché lait, fromage, crème et beurre, on enlève le veau à sa mère quelques jours seulement après sa naissance, et parfois immédiatement. Souvent la vache pleure et cherche son veau (idem pour le veau).

 Si la vache fournit continuellement du lait, c’est parce qu’elle est soumise à une grossesse chaque année. La 1ère a lieu à 2 ans, et chaque grossesse dure 9 mois.

 

Après avoir donné naissance, elle sera traite durant 10 mois, mais dès le troisième mois, elle sera de nouveau fécondée, le plus souvent par insémination artificielle (65 à 75% des conceptions, et 100% des bêtes de concours présentées au Salon de l’Agriculture). C’est seulement 6 à 8 semaines après qu’elle n’ait plus de lait qu’elle devra de nouveau donner naissance. Donc, durant 6-7 mois chaque année, la vache est traite alors qu’elle est enceinte.

 

La vache devra fournir jusqu’à 6000 litres de lait par an (5 fois plus que dans les années 50).

Son estomac d'herbivore, ne peut supporter les quantités nécessaires pour un tel rendement, alors on augmente sa production en lui donnant des pastilles concentrées de protéines de céréales (les farines d'os sont depuis peu, interdites aux vaches mais pas à d'autres animaux).

On estime que 25% des vaches sont traitées pour boiteries et maladies des pattes, causées par la mauvaise alimentation et aggravées par l’environnement des fermes en béton, les pieds immergés dans les excréments, foyer d’infection. Il faut une grande quantité d’antibiotiques, drogues et suppléments nutritionnels afin de réduire les maladies.

               

 

La vache laitière sera poussée jusqu’à sa limite, puis après 3 années d’exploitation (son espérance de vie normale est de 20 ans), son rendement baissera et elle sera envoyée à l’abattoir: Le boeuf de supermarché est de la vache 8 fois sur 10.

Certains veaux seront séparés de leur mère dès le 1er jour de leur vie (le veau téte une année et c'est autant de lait gaspillé!). Les veaux les plus faibles seront abattus immédiatement pour fournir de la viande pour animaux, farine animale, et autres aliments ; ou pour extraire la présure, qui provient de l’estomac, utilisée pour fabriquer presque tous les fromages.

Certaines femelles seront nourries de substituts de lait et subiront un développement forcé pour devenir à leur tour vaches laitières, et entreront à 18-24 mois dans le cycle des grossesses continuelles.

Ceux destinés à produire de la viande de bœuf, sont envoyés dès l’âge de 2 semaines dans des unités d’engraissement intensif où ils seront gavés principalement de céréales jusqu’à l’obésité et maintenus à l’étroit pour éviter la moindre perte de poids.

Quelques-uns seront sélectionnés pour devenir des taureaux reproducteurs, et passeront leur vie confinés dans l’isolement, fécondant des éprouvettes pour l’insémination artificielle. Les taureaux âgés sont souvent castrés avant d’être enfermés et engraissés pour la boucherie.

 

Les autres seront destinés à la viande de veau, passant leur vie dans d’étroits boxes (60x150cm), sur des lamelles de bois, sans paille.

 Exclusivement nourris d’un liquide à base de substitut de lait ; on leur crée volontairement des carences en fer et en fibres qui provoquent l’anémie, afin que leur chair ait la couleur blanche exigée par les consommateurs.

 On leur administre de grandes quantités d’hormones et d’antibiotiques pour accélérer leur croissance et prévenir les nombreuses maladies causées par le stress du confinement et la malnutrition, mais ils souffriront cependant de pneumonies, diarrhées, carences en vitamines, ulcères et abcès, teignes, septicémies.

Puis, après 14 semaines, les pattes à peine capables de les supporter, ils seront conduits à l’abattoir à travers de longues distances (à titre indicatif, un bœuf perd en moyenne 30kg pendant le transport et l’attente de son abattage).

 

FERMES PORCINES

95% de la production est industrielle dans l'élevage porcin.

   En France, 15 000 exploitations produisent 2600 porcs charcutiers l'an, avec un nombre moyen de 144 truies.

 L’Union européenne a produit plus de 206 millions de porcs en 1999, mais surtout avec des petites unités faisant néanmoins du «hors-sol». Le caractère intensif d'une exploitation n'est pas forcément lié à sa taille.

   Après l'insémination, la truie attend environ 3,5 mois enchaînée dans un box individuel. Moins les reproducteurs bougent, moins ils ont besoin de nourriture.

 Une semaine avant la naissance des porcelets, la truie est enfermée dans une cage de mise bas, l'empêchant de bouger, mais conçue pour que ses petits puissent venir têter.. sans qu'elle ne les écrase en se couchant, ce qui n'arrive jamais dans la nature. Les truies passent ainsi la majeure partie de leur vie enceinte et sanglées.

Les truies ont 2 portées par an soit 18 porcelets qu’elles allaitent 2 semaines (8 normalement).

 A l’accouchement, elles sont transférées pour 7 jours dans des cages spéciales. Il y a une totale frustration des instincts maternels et la truie est traitée à coup d’anxiolytiques et d’ antibiotiques.

Une semaine après qu’on leur ait retiré leur portée, on les immobilise et on les met en présence d’un verrat. Le sol de la partie arrière est fait de lattes pour que les excréments et l’urine passent à travers, ce qui provoque des douleurs vertébrales.

 Puis à trois semaines, les porcelets sont transférés dans des cages en batterie sur 3 rangées superposées.

   Ceux qui survivent reçoivent une injection d'antibiotiques, ont la queue et les dents coupées pour minimiser les plaies des bagarres, car le stress rend ces animaux, très agressifs.

Les mâles sont castrés à vif.

Les jeunes sont sevrés anormalement tôt afin que la truie recommence le même cycle au plus vite. Puis ils sont placés sur un sol en claire-voie qui blesse les pattes (boiteries, déformations, nécroses, etc.).

Les porcs sont nourris d'aliments composés de céréales, de farines animales et d'accélérateurs de croissance, tandis que les femelles sont traitées avec hormones et stéroïdes divers pour tenter d'augmenter le nombre de porcelets et de stabiliser les cycles de fécondité.

L'ennui, l'entassement, l'obscurité et l'odeur irrespirable provoquent des maladies graves et le « syndrome de stress porcin » : rigidité, peau pustuleuse, halètement, anxiété et souvent une mort subite.

 

Après une vie entière d'immobilisation et de malnutrition, leurs membres sont trop faibles pour les porter. Alors, elles sont traînées par treuil dans le camion. Ces conditions déplorables de transport (de nuit) et de déchargement entraînent fractures et lésions diverses.

En conformité avec la loi qui préserve les apparences morales, les animaux sont étourdis avant abattage, ce qui d’ailleurs permet au cœur continuant à battre d’aider le sang à s’écouler après l’égorgement (il passe alors dans un conduit jusqu’à un bac).

Plusieurs méthodes d’étourdissement, plus ou moins fiables : tenailles électriques de 90V, «pistolet à retenue» (un cylindre de métal vient percuter très violemment la tête de l’animal). Les bêtes les plus abimées de plaies et bleus, pas présentables en jambon, feront rillettes ou saucissons.

 

LES HUITRES TRIPLOIDES 

 

L'huître "de Quatre saisons" ». est mise au point en 1997 par l’Institut public français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), et commercialisée en 2000, cette huître possède non pas 2n chromosomes (espèce diploïde, où chaque chromosome est apparié avec son homologue) mais 3n. Elle est donc dite triploïde. Interrogé par Inf’OGM, M. Leborgne, président du syndicat des ostréiculteurs, ne tarit pas d’éloges sur cette huître qui pousse plus vite, et dans des milieux non favorables aux huîtres classiques. Elle peut donc être vendue en été. L'huitre Triploîde représente actuellement environ 30% des huîtres vendues en France, tendance qui, selon lui, va continuer à la hausse.

 

Il y a deux méthodes de modification:

La première méthode consiste à produire des gamètes à 2n chromosomes (au lieu de n pour un gamète normal), via un choc chimique ou physique (notamment thermique). La fécondation de ces gamètes avec avec un gamète classique à n chromosomes (haploïde) donne une huître triploïde à 3n chromosomes.

La deuxième méthode, brevetée en 1996 aux Etats-Unis, et actuellement prédominante, consiste à féconder un ovule triploïde (3n chromosomes), résultant donc d’une première manipulation, avec un spermatozoïde haploïde (n). Les huîtres obtenues (4n) croisées avec des diploïdes, donnent naissance à des larves triploïdes, sans mortalité, de qualité uniforme et en théorie stériles.

 

La première conséquence est que ces huîtres sont stériles. Les ostréiculteurs qui élèvent des huîtres triploïdes ont donc perdu leur indépendance : ils sont dans l’obligation de passer par des écloseries pour renouveler leurs huîtres. Par contre, le consommateur semble y gagner, puisque, avec l’absence de gamètes, ces huîtres ne sont pas "en lait".

Seconde conséquence, leur stérilité implique qu’elles ne dépensent pas d’énergie pour la reproduction et poussent donc plus vite que les autres. Selon les données fournies par l’Ifremer, reprises dans l’avis de l’Afssa ,« chez les individus diploïdes, de fortes mortalités sont en général observées en période estivale (mai-juillet) dans les élevages (50-70%) alors que, dans les mêmes conditions d’élevage en milieu naturel, des huîtres triploïdes (croisement tétraploïdes / diploïdes) présentent une mortalité globale de l’ordre de 10% ».

 

Cependant, les professionnels ont des doutes :

Les infections bactériennes touchent de façon similaire les huîtres diploïdes et triploïdes, il n’y a pas une meilleure résistance chez les huîtres triploïdes. Autre point noir, l’Inra précise dans un avis de 2004 que si quelques huîtres tétraploïdes s’échappaient des écloseries, cela entraînerait "en une dizaine de générations, le basculement vers une population exclusivement tétraploïde".

 

LE PANGA

 

 

Peut-être avez-vous vu ce drôle de poisson sur les étalages des poissonneries : le Panga. Les poissonniers ont souvent du mal à nous expliquer sa provenance et pourquoi son prix est si peu élevé.

 

Panga signifie force en Morée il est produit à l’échelle industrielle sur le Mékong au Vietnam.

Ce poisson se reproduisait difficilement en liberté, car les femelles devaient remonter aux sources du fleuve pour frayer. Comme pour les saumons, la course à la vie était dure et les naissances limitées. Mais le grand génie de l’homme réussi à changer tout ça !

 

Un chercheur s’est en effet aperçu qu’en injectant aux femelles pleines de l’urine de femme enceinte séchée cela permettait de déclencher la mise bas des petits alvins.

 

Les femmes enceintes produisent en effet beaucoup d’hormones qu’elles rejettent dans leur urine, il a suffi donc à ce chercheur de recueillir ces rejets et de les déshydrater pour mettre au point des doses (vendue environ 1€) administrable par injection aux mères Panga. Résultat, les femelles Panga se délestent d’environ 500.000 Alvins par ponte.

 

L’élevage des poissons se fait ensuite dans de grands parcs sur le Mékong. Leur principale nourriture est une farine importée du Pérou, elle est élaborée à partir de cadavre de poissons mélangés à du Manioc, du Soja (OGM ?) et à diverses céréales. Une nourriture bien différente de celle que l'animal absorbe à l'état sauvage, qui vient de l’autre côté de la terre en avion et qui n’offre aucune traçabilité sérieuse. Une fois le gavage terminé, les fermiers n’ont plus qu’à relever leurs filets pour récupérer les fruits de leur élevage. Le poisson sera ensuite découpé en filet par des ouvriers chinois payés à la pièce puis envoyé congelé par avion vers l'Europe. Sachez donc que ce poisson vendu à prix discount est le produit de la mondialisation et de la transgression des lois naturelles, qu’on ne maîtrise pas vraiment leur alimentation et que sa commercialisation à grande échelle est très gourmande en pétrole.

 

LE SAUMON D'ELEVAGE 

 

Plus de la moitié du saumon consommé dans le monde provient de l'élevage, depuis ses débuts il y a 20 ans.

Le saumon est un des poissons suggéré pour augmenter notre consommation en Oméga-3. Mais le saumon d'élevage, de par son alimentation artificielle et industrielle, n'est pas un bon apport en Oméga-3. Il est, au contraire trop riche en Oméga-6 qui abondent dans l'alimentation industrielle et finissent par devenir pro-inflammatoires. Pour profiter d'un apport en Oméga-3 et éviter la contamination du poisson, il faut consommer du saumon sauvage de l'Alaska.

   Selon des études largement publiées à travers le monde, le saumon d'élevage est potentiellement plus cancérigène que son cousin sauvage. Financée par la société philanthropique américaine Pew Charitable Trusts, une étude suggère que le saumon d'élevage contient nettement plus de dioxine et de polluants, probablement parce que son alimentation concentre les polluants de l'océan en étant moins variée que celle des espèces sauvages. Les chercheurs en concluent que manger du saumon d'élevage plus d'une fois par mois pourrait augmenter légèrement le risque de cancer à long terme. Ils appellent donc les consommateurs à préférer le saumon sauvage.

 

Dans une nouvelle étude [1], les chercheurs ont utilisé ces données pour tenter d’évaluer le rapport risques/bienfaits lié à la consommation du saumon d’élevage, notamment durant la grossesse. Ils ont fondé leurs calculs sur la recommandation des autorités sanitaires américaines selon laquelle la consommation d’un gramme par jour d’acides gras oméga-3 préviendrait les troubles cardiovasculaires. Ils ont aussi tenu compte des risques de contracter un cancer associé aux polluants organiques, d’après l’évaluation des données reconnues. Selon les auteurs de l’étude, consommer la quantité de saumon nécessaire pour obtenir un gramme par jour d’oméga-3 représenterait, par ailleurs, un risque de cancer dépassant 24 fois le niveau jugé acceptable.

 

[1] Foran JA, Good DH, Carpenter DO, Hamilton MC, Knuth BA, Schwager SJ. Quantitative analysis of the benefits and risks of consuming farmed and wild salmon.J Nutr. 2005 Nov;135(11):2639-43.



03/05/2012

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