Nous mentirait-on?

Nous mentirait-on?

Ne touchez pas à notre Sécurité Sociale

 

Les ordonnances de 1945, dont est issue la Sécurité sociale, malgré les limites apportées par le gouvernement d’union nationale, sont issues directement du programme élaboré en 1943 par la CGT clandestine qui prévoyait notamment la gratuité complète des soins médicaux.

 

Le patronat n’a jamais accepté la Sécurité sociale. En 1945, le Centre national du patronat français, l’ancêtre du Medef dénonçait le caractère totalitaire du projet, « Nous dénonçons le risque extrêmement grave que comporterait la gestion par un seul organisme de sommes considérables, se chiffrant chaque année par dizaines de milliards »

 

Des milliards pour garantir les soins aux malades, les pensions aux retraités, les allocations aux familles, c’est du totalitarisme ! Par contre des milliards dans les mains des banquiers et des spéculateurs, c’est la liberté ! Le patronat n’a jamais renoncé à récupérer ces sommes dont le montant dépasse le budget de l’Etat. C’est ainsi qu’il faut comprendre le déba sur la Sécurité sociale qui venir au premier plan après le 6 mai !

 

A quelques mois des présidentielles, les propositions des différents candidats sur la « réforme » du financement de la Sécurité sociale se multipliaient avec une constante, à droite comme à gauche, « la sécurité sociale ne peut plus être financée par le travail », c'est-à-dire par les cotisations payées par le patronat, c'est-à-dire le salaire différé, propriété des salariés, parce que cela pénaliserait l’emploi et la « compétitivité de l’économie ». Il faudrait donc trouver d’autres sources de financement.

 

Dimanche 29 janvier, Sarkozy avait annoncé la décision d’accorder aux patrons de nouvelles exonérations patronales.

 

Les patrons seraient exonérés de 13 milliards supplémentaires de leurs cotisations « famille » de la Sécurité sociale. Dans le même temps serait décidée une hausse des impôts : la TVA, devenue sociale pour l’occasion, passerait de 19,6 % à 21,2 % et la CSG serait également augmentée de deux milliards.

 

13 milliards supplémentaires que les patrons ne paieront plus. Rappelons que les compensations, d’ailleurs incomplètes (ce qui crée de toutes pièces le « trou » de la Sécu), se font par l’impôt qui finance donc les exonérations patronales !

 

Tout cela pour, prétendument, favoriser la création d’emplois.

 

Il n’y a aucun emploi créé, bien au contraire !

 

La preuve ? De 1980 à 2010, les exonérations patronales n’ont cessé de progresser d’année en année. Elles sont ainsi passées de 0 à 30 milliards par an. Dans le même temps, les emplois dans l’industrie sont passés de 5,3 millions à 3.29 millions, le chômage (pour la seule catégorie A) est passé, lui, de 1,3 million à 2, 6 millions !

 

Alors, pourquoi le gouvernement s’est-il acharné à modifier le financement de la Sécurité sociale en remplaçant les cotisations par l’augmentation des impôts ?

 

Et pourquoi cette question est au centre des discutions après le 6 mai.

 

Parce que le budget de la Sécurité sociale, constitué par la collecte des cotisations sociales, c'est-à-dire le salaire différé, propriété des salariés, est utilisé pour répondre aux besoins des assurés sociaux.

 

Mais l’impôt, lui, est utilisé par le gouvernement comme bon lui semble : il peut par exemple financer avec l’impôt, la guerre en Afghanistan ou en Libye, il peut utiliser les impôts pour rembourser la dette de l’Etat que les spéculateurs ont creusée…

 

Remplacer la cotisation par l’impôt, c’est piller le salaire différé, c’est briser la Sécurité sociale de 1945 !

 

Que la patronne du Medef, Laurence Parisot, se félicite de cette fiscalisation, allant même jusqu’à proposer qu’on en rajoute en fiscalisant une partie des cotisations ouvrières, on le comprend !

 

Mais comment comprendre que François Hollande ait déclaré au Bourget vouloir « fusionner l’impôt sur le revenu avec la CSG dans le cadre d’un prélèvement progressif sur le revenu » ?

 

La CSG est certes un impôt, mais pour le moment, elle ne sert qu’à la Sécurité sociale. Or, sa fusion avec l’impôt sur le revenu en fait un impôt non affecté, comme le reste des impôts indirects ou directs.

 

La fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu, c’est la fiscalisation de la Sécu, comme la TVA « sociale » !

 

Ne touchez pas à la sécu de 1945

 

Stop aux exonérations patronales

 

ni augmentation de la TVA ni augmentation de la CSG

 

Non à la fiscalisation de la sécurité sociale

 

source:agoravox



06/05/2012

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