Nous mentirait-on?

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FIN DE LA DÉMOCRATIE L'émergence du libéral-fascisme

Avec les lois Perben et les méthodes policières instituées par Nicolas Sarkozy, on assiste en France comme aux Etats-Unis à l'émergence d'un nouveau régime politique: le "libéral-fascisme"...

 

Toujours plus de liberté pour les entreprises, toujours plus de répression pour les citoyens

 

Les Etats-Unis et la France sont les deux pays occidentaux les plus avancés dans ce qui est la tendance politique émergente du 21è siècle: le libéral-fascisme, combinaison du néo-libéralisme et du fascisme.

 

Le libéral-fascisme consiste à accorder toujours plus de liberté aux entreprises (base du libéralisme) et toujours moins de liberté aux citoyens (base du fascisme).

 

Le libéral-fascisme revient à accorder l'impunité aux élites dirigeantes, et simultanément, à augmenter le contrôle et la répression envers les citoyens ordinaires, en leur appliquant le principe de la "tolérance zéro".

 

Quand le libéralisme conduit au fascisme

La liberté des entreprises consiste à pouvoir polluer et saccager l'environnement, à être dispensées du financement de la collectivité par le biais des allègements d'impôts et de charges sociales, et à pouvoir disposer de salariés corvéables à merci, licenciables facilement et payés le moins cher possible. La "liberté" des entreprises est donc susceptible de provoquer une révolte de la population. La réduction des libertés individuelles et l'augmentation de la répression contre les citoyens sont donc le complément indispensable du supplément de liberté accordé aux entreprises.

 

Par ailleurs, les conditions économiques de plus en plus difficiles augmentent le nombre des chômeurs, des précaires, et des sans-abris. Quant à ceux qui travaillent encore, ils touchent souvent un salaire misérable, insuffisant pour subvenir à leurs besoins compte-tenu du coût du logement et des produits de base. Afin de prévenir les réactions violentes ou illégales des pauvres et des exclus, le libéralisme nécessite le renforcement de la répression et l'instauration d'un état policier

 

 

 

Les leaders du libéral-fascisme

Le libéral-fascisme est actuellement au pouvoir aux Etats-Unis, avec George W. Bush et les "néo-conservateurs" ultra-nationalistes qui composent l'administration Bush. A la suite des attentats du 11 Septembre 2001, ils ont fait s'abattre une chape de plomb sur les médias et ont fait adopter l'US Patriot Act, un ensemble de lois répressives et totalement contraires aux droits de l'homme, comme la possibilité de détenir une personne sans jugement et pour une durée illimitée

 

En France, Nicolas Sarkozy, est presque en tous points aligné sur la politique de Bush et des néo-conservateurs américains: suppression des libertés au nom de la "sécurité", mépris des droits de l'homme, répression à outrance du moindre délit commis par le citoyen ordinaire, politique économique ultra-libérale, communautarisme, discrimination positive, et encouragement implicite de l'islamisme afin d'attiser ensuite la peur, la "matière première" indispensable du fascisme.

Ce n'est pas un hasard si Nicolas Sarkozy est la 2è personnalité préférée des électeurs du Front National après Jean-Marie Le Pen (d'après un sondage réalisé en Septembre 2004).

Bush et Sarkozy ont en commun l'adhésion au libéralisme économique, l'intolérance envers les opinons différentes de la leur, l'utilisation sans scrupules de la propagande et du populisme, et le mépris des libertés individuelles et des droits de l'homme. Ils partagent aussi la même stratégie centrale: instrumentaliser la peur pour justifier la réduction des libertés. Pour susciter la peur, les "libéral-fascistes" ont besoin de désigner un ennemi. Au besoin, ils apportent une aide occulte à cet ennemi. Et si cet ennemi n'existe pas encore, ils le créent de toutes pièces, ou ils en exagèrent les capacités de nuisance. Saddam Hussein ou Ben Laden pour les Etats-Unis, la délinquance et les auteurs d'infractions routières pour Sarkozy (en attendant mieux).

 

Travail, Famille Patrie

Lors de son discours d'investiture à la présidence de son parti le 28 novembre 2004, Nicolas Sarkozy s'est clairement positionné très à droite, annonçant son intention de bâtir un projet politique pour "la France du travail". Il a ainsi dénoncé "l'égalitarisme" et souhaité que "la France du travail" soit "au coeur de toutes les politiques".

 

Sur un ton agressif et devant des militants fanatisés, ponctuant ses envolées de la formule "je veux", le nouveau président de l'UMP a affirmé sa volonté de faire "renaître" les "valeurs essentielles" du "respect", du "travail", et de la "patrie". Des mots qui ont été omniprésents dans son discours.

Tout au long de son intervention, Nicolas Sarkozy a aussi martelé le mot "réussir". "Ce qu'il nous faut maintenant, c'est redonner à la France et aux Français le goût de réussir et de la réussite", a déclaré le nouveau président de l'UMP, pour qui le bonheur semble donc se limiter à la réussite matérielle, selon une vision très américaine du sens de la vie.

Nicolas Sarkozy semble oublier que les valeurs de la République ne sont pas "Travail, Famille, Patrie", mais "Liberté, Egalité, Fraternité".

 

 

"Arbeit macht frei"

L'idée que "le travail libère l'individu" revient avec régularité dans les discours de Nicolas Sarkozy depuis 10 ans.

Nicolas Sarkozy affirme régulièrement que "le travail rend libre", alors que le but de tous les humanistes est au contraire de libérer l'homme du travail. Chaque salarié sait aussi par expérience que le travail est une servitude dès lors que l'on ne perçoit en salaire qu'une infime partie du fruit de son travail. Le salarié ordinaire sait aussi que le travail est aliénant lorsqu'il rentre chez lui le soir vidé de toute énergie.

 

"Le travail est une valeur d'émancipation"

"Le travail ce n'est pas l'aliénation, le travail c'est l'émancipation"

Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 12.02.1998

 

"Le travail libère l'individu. (...) Le travail est une valeur de libération."

Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 29.03.2005

 

"Le travail, c'est la liberté." (en 2012, "le travail rend libre"..."

Discours d'investiture de Nicolas Sarkozy par l'UMP, 14 janvier 2007

 

Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler que l'inscription à l'entrée des camps de concentration nazis était précisément "Arbeit macht frei" ("le travail rend libre").

 

Ce slogan est d'autant plus cynique que les nazis utilisaient l'anéantissement par le travail pour avilir les prisonniers et briser leur esprit.

"Arbeit macht frei" est une application du principe d'inversion systématique de la réalité mis au point par Goebbels, ministre de la propagande du IIIè Reich. La même technique de propagande est utilisée par George Bush lorsqu'il qualifie l'invasion de l'Irak de "libération de l'Irak".

On retrouve encore ce principe d'inversion dans "1984" de George Orwell, où un régime totalitaire a pour slogan "la liberté, c'est l'esclavage".

 

 

La Ligue des Droits de l'Homme dénonce une situation alarmante en France

En Mai 2004, la Ligue des Droits de l'Homme dénonçait dans un rapport "une régression assez stupéfiante des droits et des libertés en France, jamais vue depuis la guerre d'Algérie", selon son président Michel Tubiana. Selon lui, cette situation découle de l'effet cumulé de nombreuses réformes engagées par le gouvernement: "scandaleuses" individuellement, elles forment "un ensemble cohérent" qui "commence à constituer un changement de nature de la République", estime-t-il.

La Ligue dénonce "la limitation des droits des citoyens" et la "la volonté du gouvernement actuel de faire adopter des lois sécuritaires et d'appliquer des restrictions aux droits économiques et sociaux". Pour autant, la LDH souligne que les "prémices" des mesures mises en oeuvre par l'actuelle majorité étaient déjà présentes dans l'action des précédents gouvernements.

 

Intitulé "L'Etat des droits de l'Homme en France", le rapport de la Ligue des Droits de l'Homme est paru le 27 Mai en librairie (Editions La Découverte)

 

 

 

La loi "Perben 2"

La loi "Perben 2" a été adoptée par le Parlement le 11 Février 2004. Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente 40.000 avocats français, avait appelé l'ensemble de la profession à la grève le jour du vote à l'Assemblée.

Fait exceptionnel, les 181 bâtonniers de France, représentant l'ensemble des 40.000 membres de la profession ont participé à cette action de protestation. Les avocats sont appelés à "sauvegarder les libertés fondamentales menacées par un texte dangereux pour la République et la démocratie". Les magistrats dénoncent une loi "contraire à la Constitution, aux principes constitutionnels et aux engagements internationaux de la France".

 

 

La loi Perben prévoit notamment:

 La possibilité d'installer des micros et caméras dans un domicile privé

 L'allongement de la durée des gardes à vue jusqu'à 4 jours et sans possibilité de faire appel à un avocat pendant les deux premiers jours (au lieu d'une intervention de l'avocat dès la première heure). Une garde à vue de 4 jours est aussi un outil puissant pour faire "avouer" n'importe quoi à une personne. En 4 jours, il est possible de faire un chantage en privant la personne de nourriture ou de sommeil, ou en l'entassant avec 10 autres prisonniers dans une cellule de 10 mètres carrés (pratique courante aux USA).

 

 La banalisation du recours à l'infiltration et au témoignage anonyme, en d'autres termes à la délation.

 

 

La Loi Perben institue aussi une nouvelle procédure semblable à ce qui se pratique déjà aux Etats-Unis: la formule du "plaider coupable", qui introduit une procédure opaque en matière de délits financiers. Si l'accusé accepte de plaider coupable, le jugement par un tribunal est remplacé par un entretien à huis-clos entre l'accusé, son avocat, et le procureur qui décide seul de la peine. Contrairement aux juges qui sont indépendants, le procureur est sous les ordres du Ministère de la Justice. La formule du "plaider coupable" est dénoncée par les magistrats car elle va permettre au gouvernement d'étouffer plus facilement les affaires de corruption et les malversations financières. Sans procès, avec une procédure entièrement contrôlée par le procureur, les médias et le public ne seront plus informés des scandales financiers qui impliquent des entreprises ou des partis politiques.

 

 



07/05/2012

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