Nous mentirait-on?

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Affaire Fourniret: le château du Sautou

source VAE VICTIS

 

> Michel Fourniret Article posté par Stéphane Bourgoin le Mercredi 7 juillet 2004 " « Un matin, je vois Fourniret, menottes aux poignets. Les gendarmes entouraient la maison. C'était vers 1989, je crois ». Gérard Boisseaux fouille dans sa mémoire. Le facteur de Donchery se souvient de cette journée-là sans grand mal. « Un gendarme m'a demandé de quoi il vivait. Je n'en savais trop rien, moi ! Il ne recevait pas beaucoup de courrier. Il était souvent en bleu de travail. Entre nous, c'était juste bonjour, bonsoir. ». Gérard Boisseaux se souvient aussi de la saisie du château, quelques années plus tard. Ce jour de 1989, Fourniret est-il tombé pour une affaire supposée de trafic de drogue ou d'armes, comme le colporte le voisinage ? A t-il été ensuite sous le coup d'une procédure fiscale qui expliquerait la saisie ? Autant de questions pour l'instant sans réponses claires. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que Fourniret s'était installé ici, avec femme et enfant, pour avoir la paix. « En 1987, l'ancienne propriétaire m'avait chargé de recevoir les acheteurs potentiels pour leur faire visiter le château », raconte Robert Viet, le plus proche voisin du Sautou, à un kilomètre de là. « J'ai reçu des Belges et des Hollandais encravatés. Forcément, vu le domaine, ça ne pouvait être que de la haute ! », poursuit l'agriculteur, aujourd'hui retraité. Selon lui, le Sautou avait été mis en vente « pour 1,3 MF ». Affaire conclue Un matin, un couple avec enfant frappe à la porte. « Ils roulaient dans une vieille voiture, portaient des habits fatigués et le gosse n'était pas très propre. Je me suis dit, Robert, tu viens de perdre deux heures ! ». Deux jours plus tard, pourtant, la propriétaire l'informe que l'affaire est conclue. « Fourniret, c'était monsieur tout le monde. J'ai bu des bières avec lui, moi, sans savoir. Il m'a même demandé de faucher derrière le château. J'ai récupéré les ballots. Un jour, j'ai failli verser la faucheuse dans un trou. Je ne sais pas bien ce qu'il faisait. Il n'a jamais été exploitant forestier, par exemple. Mais des trous, il en faisait partout », ajoute le vieil homme, qui dit connaître le Sautou « comme le fond de sa poche ». « En 1938, j'y traînais, tout gamin. C'était un rendez-vous de chasse très connu dans les Ardennes ». En 1871, en effet, c'est à cet usage que l'ancien maire de Charleville, Georges Corneau, député radical-socialiste de la IIIe Rébublique, destine la construction du château, perdu en plein bois. Une austère bâtisse de trois étages, encadrée de deux tourelles. Autour, 557 hectares de forêt. En liquide Après la seconde guerre, la famille Corneau revend le domaine à la commune de Mézières. La ville de Charleville-Mézières en fera un centre de vacances avant de le revendre à un exploitant forestier de Donchery, à la fin des années soixante. Jean P. en restera propriétaire une vingtaine d'années. Parmi les candidats acheteurs, le chanteur Adamo ! En 1988, Michel Fourniret ne fait l'acquisition que du château et de 15 hectares de terrains frontaliers avec la Belgique. Le vendeur ne le rencontrera pas. La transaction - en liquide, aurait confirmé sa compagne, Monique Olivier, aux enquêteurs - passe par un notaire sedanais qui refuse de recevoir la presse. Fourniret dessaisi de son domaine, le Sautou est remis à la vente. En 1996, un couple d'Ardennais le transforme en gîte rural, un beau gîte « Quatre épis ». Quatre chambres dans le château, deux dans le pavillon. Fermé en 2002, il est à nouveau mis en vente. Une famille de pharmaciens belges de Namur l'acquiert en 2003."

Publié par THE PUNISHER 



23/04/2012

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